L'académie de Rennes pose en quelques mots la distinction entre la didactique et la pédagogie [1]
"La didactique s’intéresse :
- à la transmission d’un savoir savant.
- au niveau [de savoir attendu de la part] des élèves (...)
La pédagogie s’intéresse :
- aux relations élèves/élèves.
- aux relations maître/élèves.
- à l’organisation de la classe (...)."
Nous avançons un modèle représentant la distinction entre didactique et pédagogie dans les trois phases de l'enseignement explicite que sont le modelage, la pratique guidée et l'application autonome [2].
Ce modèle permet de positionner les unes par rapport aux autres les différentes approches ou solutions numériques d'enseignement du CP à la 3ième avancées par les acteurs de l'EdTech et de l'écosystème de l’Éducation nationale.
Ainsi ABC Learning Design, qui identifie six modes d'apprentissage, - "Acquisition, Enquête, Discussion, Pratique, Production, Collaboration" -, relèverait plutôt de phase Pratique guidée [3].
Maths2SoftSkills, un enseignement explicite qui allié étroitement l'apprentissage des mathématiques, de la programmation sur Scratch, et des compétences psychosociales relèverait plutôt de la phase Modelage [4].
[1] Pédagogie et didactique : différence ? Académie de Rennes
[2] Enseignement explicite : un rapport du CSEN et quatre cas de mise en œuvre , Le sens et le goût des maths au collège, déc 2023
[3] ABC Learning Design : une solution pour concevoir la phase "pratique guidée" de l'enseignement explicite, Le sens et le goût des maths au collège, jan 2024
[4] Maths2SoftSkills : un modelage à trois temps pour l'enseignement explicite des maths au collège, Le sens et le goût des maths au collège, jan 2024
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Pédagogie et didactique ont-ils le même sens ?
Dans les années 80, concomitamment à nos études à Supelec (aujourd'hui CentraleSupelec), nous avons eu le plaisir de collaborer avec l'Education nationale en réalisant des colles au profit des élèves des professeurs de mathématiques qui avaient été les nôtres quelques années auparavant en prépas au lycée Louis-Le-Grand (HX et M) et qui avaient évolué respectivement à Louis-Le Grand (M) et Henri IV (M').
Le rapprochement de cette expérience avec des travaux publiés à la même époque, ceux d'Yves Chevallard, sur la transposition didactique [a], de Guy Brousseau, sur la pédagogie [b], et de David Pearson et Margaret Gallagher, sur le modèle "Gradual release of responsibility" [c], nous a amenés à avancer le modèle ci-dessus, qui intègre les notions de didactique, de pédagogie et d'enseignement explicite.
Ce modèle est utilisé pour mettre en œuvre les niveaux d'apprentissage dans Maths2SoftSkills, une enseignement explicite au collège qui allie étroitement l'enseignement des mathématiques, de la programmation sur Scratch et des compétences psychosociales.
Ce modèle se révèle aussi fertile pour définir plus généralement les niveaux d'apprentissage en mathématiques [d].
[a] Chevallard (Yves) La Transposition didactique: du savoir savant au savoir enseigné [compte-rendu] Jacques Colomb, Revue française de pédagogie Année 1986
[b] Théorie des situations didactiques, Guy Brousseau, Éditions La pensée sauvage,Grenoble, 1998
[c] The instruction of reading comprehension, P. David Pearson,
Margaret Gallagher, October 1983, Contemporary Educational Psychology.
[d] Design de groupes d'apprentissage en mathématiques pour le cycle 2, le cycle 3 et le cycle 4, Le sens et le goût des maths au collège, mars 2024